Paul MORAND
Paul Morand (1888-1976). Un de mes plus grands ratages. Le découvrant poète, en 63, je lui écrivis pour lui demander l'autorisation de republier au Pont de l'Épée son recueil U.S.A., imprimé (et non pas même édité) en 1928. Réponse, sur une petite carte : d'accord, envoyez-moi 3 justificatifs. Je démarrais. La revue me suffisait. Ne me vint pas, idiot, l'idée d'un livre, avec les autres recueils, et d'un contrat, qui n'existait pas pour la poésie chez son éditeur principal. Seghers, dans la foulée, fit un "Poètes d'aujourd'hui", puis Gallimard reprit les droits. Ah ! jeunesse seulement lyrique. Arrête, vieux con. René Lacôte rendant compte, dans Les Lettres Françaises de cette réédition d'U.S.A., déclarait péremptoirement que je me laissais abuser, que Morand, c'était déjà du bidon en 1920. On est 70 ans après, et Morand tient sacrément le coup. Idem, Stendhal disant en 1820 qu'on le lirait en 1880. Ah ! les stals... Voir Le Pont de l'Épée n°22, 1963).
Guy CHAMBELLAND
(Revue Les Hommes sans Épaules).
Dandy mondain, écrivain à succès, styliste hors pair, Paul Morand n'en est pas moins – antisémite, maréchaliste, ambassadeur de Vichy en Roumanie puis en Suisse –, un personnage d’une humanité médiocre.
Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules
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René DEPESTRE, Roger KOWALSKI, les éditions GUY CHAMBELLAND n° 10 |